je sais pour l'avoir vu sur moi que la théorie sheltonienne supportée par Hippocrate est réaliste: il est généralement mauvais de mélanger à un même repas protéines (fussent-elles sous formes de légumineuses) et amidons.
or j'étais sidérée:
1) par le fait que TOUS les peuples connus l'ont fait depuis la nuit des temps, et ce, en portant la chose à des sommets de spécialités: steak-frites, poisson-riz, viande-nouilles, sandwich au fromage, oeuf et pain, riz-légumineuses, etc... (il n'y a que les indigènes d'Amazonie dont je ne suis pas certaine); et
2) qu'ils ne s'en sont jamais plaint....
alors j'en ai parlé à mon homéopathe qui m'a répondu que tout était dans la quantité. en effet, normalement, les peuplades, généralement pauvres (et maigres), mangent de grosses quantités de féculents et un petit peu de protéines. et les riches mangent plus de protéines et grossissent...
je supputais la chose, toujours interloquée, lorsque je tombai sur ce texte du même Masson (lui aussi est fini... pour tout de suite) que je vous soumets:
"Cette méthode alimentaire [Shelton] allège la digestion et réduit l'intensité des fermentescences et des putrescences. Mais malheureusement, ce n'est pas aussi simple et le fait de séparer les aliments les uns des autres entraîne des perturbations considérables.
Tout séparatisme alimentaire simplifie la digestion et, de ce fait, diminue fermentescence et putrescence intestinales, mais certains séparatismes entraînent perte de poids, perte de vitalité et d'énergie par non-assimilation.
Mais c'est beaucoup plus tard que je devais comprendre le pourquoi de cette observation empirique : deux hormones sont sécrétées pendant la digestion, le glucagon et l'insuline et nous verrons le rôle joué par ces hormones dans le métabolisme.
Lorsque vous mangez des [protéines] sans les accompagner de [féculents], il se produit une sécrétion majeure de glucagon et une sécrétion mineure d'insuline et, dans ce cas, le glucagon agit au niveau du foie en transformant pour une part assez importante les amino-acides nés de la digestion des aliments protéiques en glucose ; c'est ce qu'on appelle l'activation de la néoglucogenèse. Cela signifie que, malgré un apport suffisant en [protéines], une fonte musculaire, l'anémie et l'affaiblissement s'ensuivront souvent.
Si les aliments protéiques sont absorbés avec des aliments glucidiques, il y aura une sécrétion majeure d'insuline et une sécrétion mineure de glucagon. Or l'insuline est, comme chacun sait, l'hormone du métabolisme des glucides mais aussi l'hormone de l'anabolisme protidique. C'est elle qui permet la pénétration membranaire des amino-acides nés de la digestion des aliments protéiques ; et comme l'insuline entraîne un blocage de la néo-glucogenèse hépatique à partir des amino-acides, ces derniers sont parfaitement utilisés à l'anabolisme cellulaire, tant par le blocage de la néo-glucogenèse que par la « facilitation » à la pénétration membranaire.
Sauf cas exceptionnel, il faut donc éviter de séparer aliments glucidiques et aliments protéiques sinon, ainsi que le démontre l'observation de ceux qui suivent vraiment une alimentation sheltonienne, l'affaiblissement, l'amaigrissement extrême, l'anémie et la déminéralisation seront presque toujours au rendez-vous."
en tous cas, cela semble un bon régime amaigrissant! mais il serait donc intréssant de vérifier si un peu de protéines se mélange sans problème avec beaucoup d'hydrates. quelqu'un a cette expérience?