Le manioc, contrairement aux idées reçues, n'est pas originaire d'Afrique, mais d'Amérique tropicale. Le mot manioc provient du terme tupi-guarani madi'og, et le tapioca, fécule qui en est extraite et transformée en petits grains irréguliers, dérive lui de tipi'og
Ce sont les Portugais qui ont importé le manioc en Afrique. Dès le début du 17e s, celui-ci était déjà devenu l'aliment de base de la côte congolaise. Aujourd'hui, les 2 plus gros consommateurs mondiaux de manioc sont le Zaïre et le Congo. Il revêt une grande importance également dans les Antilles et à Madagascar.
En réalité, il convient de distinguer 2 types de manioc :
• le manioc amer, hautement toxique, voire mortel, s'il est consommé cru et non séché, car il renferme du cyanure. On s'en sert principalement pour fabriquer de la fécule, parfois transformée pour faire du tapioca.
• et le manioc doux, utilisé comme légume.
Le manioc, est cultivé depuis plus de 2000 ans au Mexique, où il est parfois consommé sous forme de fruit confit (dulce). Il y est généralement appelé Yuca (vocable d'origine Taïno), comme dans la plupart des pays d'Amérique hispanophone.
En Amérique du Sud, il sert également à préparer une boisson fermentée se rapprochant de la bière, en plus fort.
Une partie de la récolte est utilisée pour l'alimentation du bétail.
La fécule sert aussi à fabriquer des cosmétiques, de la colle, des détergents ou certaines formes de papiers.
Le manioc est sans aucun doute le végétal comestible le plus controversé. En effet :
• d'un côté, grâce à son caractère rustique, le manioc est facile à cultiver et économique ; de plus, c'est un excellent épaississant dans les préparations culinaires.
• à l'inverse, les détracteurs du manioc pointent du doigt les nombreux décès survenus en Afrique, suite à sa consommation après une mauvaise préparation, mais également le fait que la plante empêche l'assimilation d'iode par l'organisme, et enfin qu'elle soit pauvre en apport de vitamines et minéraux.